C’est étonnant comme impression … On ressent comme une sorte de fébrilité maladive dans le corps, comme une envie non raisonnée telle que peut la vivre une femme enceinte avec un besoin de manger des fraises en hiver, ou l’idée fixe du drogué en recherche de poudre apaisante. Mais la chose est encore plus bizarre car elle repose sur de l’air, de l’oxygène en déplacement, du vent quoi … Les symptômes sont indécelables et ça prend de l’ampleur sur la découverte d’une simple information ou sur un léger souffle sur le visage. –« L’anticyclone centré actuellement sur l’est des Açores se déplace lentement vers le nord, occasionnant une dépression sur la côte nord de l’Afrique et l’Espagne ». Et là, le cerveau réagit soudainement, déclenchant une petite hystérie, mêlée d’espoir et d’interrogation. On sort, le nez en l’air dans la nuit fraîche naissante, à la recherche d’indices, en essai de communion avec la nature. Mais les neurones commencent déjà à s’affoler et font place rapidement à cette fébrilité incontrôlable. –« Chouette, demain c’est samedi. Est-ce que Lolo pourra venir ? Bon, le supermarché, ça attendra ! Mince ! La belle-mère ! J’avais oublié … on simulera la panne de freins … non, pas ça ; le boulot plutôt. La nuit sera courte et déjà le lendemain défile en images de rêve.
Demain, on va à Saint Nic. !
Demain, on va à Saint Nic. !