nav par gros temps

25-03-2008 à 09:17:32
Salut Pierre M.

si tu pouvais nous raconter ta journée de dimanche dans le gros vent ( 70 km/h en pointe) cela nous intéresse. Réactions du bateau sous foc seul, façon d'étaler les grosses claques etc...
Patrick et Marie Claude
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20-03-2008 à 15:49:50
En attendant que Pierre réponde je me lance sur quelques pistes :

Quand le vent monte tout devient plus dur et plus violent, le premier conseil que je donnerait c'est port du gilet OBLIGATOIRE pour tous les membres de l'équipage.

Ensuite les points à surveiller :

1) La préparation du bateau :
Un bateau bien préparé, avec des prises de ris qui fonctionnent (voire automatique pour plus de rapidité) un système pour enrouler ou affaler le foc depuis le cockpit (on en a fait un trés simple et pour moins de 10€ sur moule à gaufres) car aller sur la plage avant par gros temps devient vite un problème.

2) L'anticipation :
Il est toujours préférable de réduire la voilure tant que le bateau est manoeuvrable, lorsque le vent devient trop fort, et que l'équipage est au rappel difficile d'aller réduire la voilure.

3) L'entrainement :
S'entrainer à prendre un ris, affaler rapidement le foc, récupérer un homme à la mer, etc...
La régate permet également de naviguer dans du vent fort en profitant d'un service de sécurité.

4) La flottabilité du bateau :
Un bateau couché n'est pas trop un problème, un bateau qui se remplit d'eau et coule en devient un, et ca peut aller trés trés vite (moins d'une minute.)
Ne pas hésiter à fermer les portes, capots et hublots dès que le vent fraichit un peu.

5) Travailler sur les réglages, faire ouvrir au maximum les chutes en vrillant les voiles, prendre du Cunninghan pour aplatir et avancé le creux de la GV. Garder les écoutes à la main prêtes à être choqués en un éclair. Prendre le temps de préparer les manoeuvres, faire des virements lents et attention aux empannages qui peuvent être violents.



--Message édité par pj47 le 20-03-08 à 15:50:24--

20-03-2008 à 16:52:00
Tu as 100 fois raison! La semaine dernière, alors que j'étais seul sur le plan d'eau,voulant changer le genois et mettre le foc, le vent commençant à bien monter, je me suis pris une grosse gamelle, depuis le dessus du roof je me suis lamentablement écrasé au fond du cokpit: ça fait mal au dos mais ça ne mouille pas! j'ai bien failli passer à l'eau...depuis, quand je suis seul sur l'eau, je mets le gilet!!!

Patrick et Marie Claude
20-03-2008 à 18:33:28
Le problème avec le vent c'est qu'il ne prévient pas toujours quand il arrive et certains phénomènes comme les orages ou autres peuvent engendré des coups de vent violent et trés soudain ce qui impliquerait de porter le gilet systématiquement.

Je donne une petit astuce pour avoir un foc qui descende rapidement et qui ne parte pas dans tous les sens.
Attacher une petite cordelette (Diamètre environ 1 à 2mm). au point de drisse du foc, faire suivre la cordelette dans les mousquettons le long du guidant, la passer dans un anneau ou une poulie, ou autre sur le pont prés du point d'amure et revenir au cockpit sur un coinceur à sifflet.

Lorsque l'on relache la drisse, il suffit de tirer sur la cordelette pour affaler, puis reborder l'écoute pour que le foc soit bien maintenu sur le pont. C'est simple, économique et rapide.



21-03-2008 à 08:23:10
Il y a un truc super efficace et sans risque pendant un coup dur ou quand on veut BULLLLLEEEERRR c'est la cape...

Simple et facile à mettre en oeuvre même quand on est seul...

Les efforts sur la coque et le grément sont très très limités ce qui permet d'agir tranquillement ou d'attendre que ça passe...

C'est très efficace...



--Message édité par steph... le 21-03-08 à 08:27:06--

Stéph
21-03-2008 à 08:51:36
Trés efficace également pour souffler entre deux mancher ou pour manger un morceau.

La Technique de la cape par Wikipedia :
Sur un voilier de croisière la "cape courante" se prend en se mettant à une allure entre travers et près : la voile d'avant est bordée à contre et la grand voile est choquée au maximum. On peut arriver rapidement à cette position en virant de bord sans toucher à l'écoute de foc. Afin que le bateau s'arrête plus vite, on peut faire décrocher le safran en tentant de loffer : il faut toutefois faire attention à ne pas virer de bord. On amarre enfin la barre sous le vent.

Le voilier va alors s'arrêter et osciller entre le près et le travers. Si la grand-voile prend du vent, il va avancer un petit peu, lofer et être arrêté par la voile gonflée à contre, ce qui le fait reculer, abattre, la grand-voile reprend un peu de vent... Pour trouver l'équilibre propre au voilier, on peut tenter des réglages différents avec la barre et l'écoute de grand voile.

Cet équilibre dynamique entre les forces exercées sur les voiles, son safran et sa quille, permet donc au voilier de rester relativement immobile par rapport à l'eau. La vitesse et la direction de la dérive dépendent des facteurs externes tels que la force du vent ou des vagues (taille, forme, rythme, direction des vagues influent beaucoup sur le déplacement d'un bateau) mais aussi des caractéristique propre du bateau (forme de carène, rapport de surface entre les voiles). Certains bateaux sont très stables à la cape, d'autres sont difficiles à arrêter et ont tendance à continuer d'avancer ou à virer de bord à tout bout de champ. Dans tous les cas la cape reste une meilleure solution pour stationner en mer que de rester « face au vent ».

Une fois à la cape le bateau continue à se déplacer à vitesse réduite. Si la cape est bien établie, il va dériver sous le vent à petite vitesse (dépend de la force du vent 1 à 2 nœuds). En cape courante il progresse également légèrement vers l'avant. La dérive induite crée au vent un remous protecteur contre les vagues déferlantes.

La cape nécessite de diposer d'eau sous le vent si elle se prolonge (mais on peut rapidement repartir si un obstacle se rapproche). A la cape, même dans une mer relativement forte, les vagues qui arrivent par le travers passent rarement sur le pont sauf lorsqu'elles se cassent (déferlent) juste avant d'arriver sur le voilier. Une fois à la cape, on peut même relancer son bateau avec précision en bordant ou choquant tour à la tour la grand-voile, ce qui permet d'avancer à très faible vitesse tout en restant manœuvrant. Cette technique est en particulier très utile pour récupérer un homme à la mer étant donné qu'il faut alors s'approcher avec précaution pour ne pas le percuter à pleine vitesse.

21-03-2008 à 08:55:01
La réponse de Pierre alias Parrolof

Pour répondre à votre question sur « comment étaler une bonne claque de vent dans un grain sur plan d’eau fermé ? », je pense que tout d’abord, cela dépend du bateau, lesté ou dériveur et de ce que l’on a vu venir ou pas. Ceci n’est que le fruit de mon expérience personnelle, et donc à confronter avec d’autres, sur les pontons de St.Nic. !
Sur « lesté » ou quillard, si l’on « a vu venir » le grain et que l’on a eu le temps de réduire de la toile, GV deux ris et le plus petit des focs, il vaut mieux se positionner au près serré, tout en ayant gardé une certaine vitesse au bateau. Cette vitesse est importante car il faut absolument rester maître de son navire. Parfois les risées ne sont pas orientées exactement dans la même direction que le vent initial. Il faut corriger rapidement, en lofant si la claque est plus ouverte que le vent initial (ceci afin de ne pas trop offrir de toile à gonfler), ou abattre si l’angle du vent se referme, afin de conserver une certaine puissance pour « avancer ». Eventuellement agir sur la GV (border= lof) ou sur le foc (border= abattée). Il s’agit de quelques secondes qu’il ne faut pas « louper ». Si le vent est vraiment trop violent et que ça commence à gîter sérieusement, choquer un peu de GV et foc, au besoin, mais sans laisser faseyer violemment car cela peut participer à la destruction des espars. (La gîte n’est pas une chose grave pour un bateau. Simplement, il faudra fermer la porte de la cabine et amarrer tout ce qui peut gicler. Mais théoriquement, et pratiquement, plus le bateau gîte et moins la force du vent s’exerce sur les voiles, et plus le lest fait son effet. Tous les voiliers sont conçus pour gîter. Sur un petit voilier, l’équipage doit participer à la contre-gîte). Les écoutes doivent être claires (sans amorce de nœud) et prêtes à être larguées totalement. Prévoir également de larguer la drisse de foc pour affaler tout si ça devient trop sérieux.
Sur dériveur léger, les choses sont un peu différentes, puisque l’équipage seul assure la tenue horizontale du bateau. Donc, il faut être encore plus prudent et espérer que les choses se passeront bien pour éviter le dessalage. Si l’on a vu venir et qu’on eu le temps d’affaler la GV, et si on laisse le bateau se mettre en travers du vent, la pression sur le gréement d’abord, et le tissu du foc que l’on a laissé hissé, va être souvent plus forte que la contre-gîte d’un équipage et son poids normalement adapté à la stabilité de la coque. Le résultat est un dessalage assuré, d’autant plus qu’à un certain degré de gîte, c’est la pression du vent sur la coque qui va finir le travail.
Si on maintient le bateau dans un près très serré dans les premières secondes de l’arrivée du grain, la pression n’arrivera pas à faire basculer le bateau de l’avant vers l’arrière. Cela laisse entendre aussi que le dériveur, en vent arrière sous foc seul entièrement choqué, peut assurer sa stabilité dans le grain. L’équipage, dans ce dernier cas, se tiendra dans l’axe du bateau, et plutôt vers l’arrière de la coque. Ce qui suit la première bourrasque, en général, est moins fort. Il s’agit ensuite de faire avancer le bateau sous foc seul en trouvant le juste équilibre entre l’angle par rapport au vent, une vitesse qui permet de manœuvrer et une gîte acceptable qui ne fait pas trop lofer.
Si l’on « n’a pas vu venir », et surtout dans le cas de lestés ou quillards, il se passera de toutes façons des choses désagréables :
Avec un lesté ou quillard, ce sont les dégâts de type éclatement de génois ou de GV, et à l’intérieur, au mieux, la bouteille de pastis qui se fracasse sur un équipet. La pression sur les voiles de petit temps est trop forte. La gîte est excessive, le bateau est de moins en moins manoeuvrable. Dans la panique parfois, on se retrouve dans un lof d’enfer qui met le bateau bout au vent, et donc non manoeuvrable. L’écoute de foc étant restée au taquet, le bateau va se mettre à abattre sous l’autre bord et ne pourra néanmoins plus avancer. Coup de gîte dans l’autre sens, et maintenant, c’est la bouteille de lait qui achève la sauce. Le bateau est à la merci du vent et de l’eau. A éviter.
Pour le dériveur léger, c’est moins grave. : Le dessalage assure la sauvegarde du bateau. Seul, l’équipage barbote doucement. Mais comme il est équipé d’une bonne combinaison néoprène, cela s’apparente à une baignade d’agrément. On attend que le grain passe en maintenant l’étrave face au vent. En général, c’est celui qui est le moins leste qui assure ce travail. Il faut parfois maintenir l’extrémité du mât pour éviter un retournement total. Et après : ressalage, et le parcours continue.
Une autre fois, on parlera de l’action des vagues, sur plan d’eau ouvert.

21-03-2008 à 10:58:51
Salut Patrick

Je possède une vidéo où un edel V part au bouillon...

Je peux de garantir que de se mettre à la cape te laisse le temps d'agir tranquillouuuuu... J'ai beaucoup utilisé cette méthode sur Architrave entre les courses comme le dit PJ47 pour récupérer ou pour manger....voir pour l'apéro mais aussi en cas de vrai coup de vent... notamment à Thau aux 24h (Bernard était encore vivant) ce n'était pas facile ! pour te resituer nous avions une vague d'étrave en permanence qui allait de l'étrave jusqu'au barreur... Cette année là le départ a été retardé puis finalement lancé il y a eu beaucoup de désistements mais nous avons fait le choix de partir...
Je te raconterais ça de vive voix... Bon nombre au club s'en souviennent encore...

Le mieux c'est que tu essayes par toi même tout ce que l'on peut te rapporter... Tu sais dans ce que te dises les gens il y a souvent du bon et du moins bon...

Il est alors préférable dans tous les cas que tu t'y essayes et que tu vois ce qui te conviens le mieux...

Je sortirais peux être en miniji s'il ne pleut pas mercredi et vendredi prochain... Je te montrerai si tu veux, de plus je vais monter sur le bateau une prise de ris semi-automatique qui facilite sa mise en place si tu veux y jeter un coup d'oeil...


Stéph
21-03-2008 à 11:20:52
A mon avis il y a deux situations à distinguer :
1) La navigation dans le vent fort. (mesures de précautions, réglage des voile et réduction le cas échéant...)
2) La "survie" dans un coup de vent (la cape, affalage des voiles en urgences, etc...)

Comme le dit Stéphanie il faut trouver les solutions qui te conviennent, tout dépend du bateau, de l'équipage et des conditions de navigation.

Le mieux est de s'entrainer aux manoeuvres tant que le vent n'est pas trop fort (cape, prise de ris, homme à la mer...) et ensuite mettre en pratique quans ca souffle. Pour te rassurer pourquoi ne pas embarquer à bord quelqu'un qui à un peu plus d'expérience du vent fort comme Stéphanie histoire de prendre les bons réflexes un jour ou ca souffle.

En parlant de Mèze, une manche du mondial à était annulée car trop de vent pour donner le départ (supérieur à force 6), mais le comité nous à quand même laissé attendre sur place pendant au moins 45 min. avant de nous renvoyer au port (15 min de nav en plus) autant dire que l'on aurait presque eu le temps de faire la manche.

On avait sur Moule à gaufres le petit foc et 1 ris dans la GV et par moment il y en avait de reste, mais les meilleurs ont garder la GV haute et utiliser un foc de brise de surface identique au foc normal mais avec une forme plus plate et tenait leur bateau à plat, aprés c'est une question de réglage. (cintre du mat, vrillage des voiles, etc...)

L'aprés midi, le comité à lancer deux manches, les meilleurs envoyant le spi avec un vent de force 5/6, certains mats sont tombés ce jour là...


Steph raconte nous les 24H de Taux sur le microsail et la vidéo de l'Edel tu peut la mettre en ligne ?




--Message édité par pj47 le 21-03-08 à 11:24:49--

21-03-2008 à 13:48:29
La cape je la pratique dans du vent "raisonnable", mais je n'ai pas osé dans du vent très fort.Pourtant dans tous les livres que je lis on parle de la cape Actuellement je lis "NAVIGATION PAR GROS TEMPS de Adlard coles ( ça fout la trouille!). Drole d'impression à la cape, j'ai l'impression de ne plus controler le bateau qui n'a plus de vitesse, et je pense qu'il va se coucher. De toute façon je pense qu'il faut bien réduire la toile avant.Est il possible de prendre un ris en étant à la cape??


Patrick et Marie Claude
21-03-2008 à 14:39:12
Vu que la GV est choquée et que le bateau est quasiment au prés je dirais OUI !

Voici le système de prise de ris sur moule à gaufres :



Je vais mettre dans la rubrique "infos techniques harken" la page concernant les prises de ris automatiques.


--Message édité par pj47 le 21-03-08 à 15:08:33--

23-03-2008 à 08:50:19
Salut,

Il est possible de prendre un ris quand tu es à la cape.

En effet ta voile d'avant (foc ou génois est à contre, ta grand voile est complétement ou partiellement choquée ; la vitesse de ton bateau est bien réduite et sa stabilité est assez bonne... ce qui te laisse le temps de prendre un ris.

Maintenant personne ne possède LA solution... Nous avons tous des petits trucs, des manières de faire qui nous conviennent mais qui ne conviennent pas forcèment à une autre personne...
Il y a donc du bon et du moins bon dans ce que vont te dire les gens... Des choses qui te seront plus adaptées car tu sentiras plus à l'aise et d'autres moins... Le mieux c'est que tu essayes par un vent moyen plusieurs techniques et que tu vois celle où tu es toi même le plus peinard... C'est pour ça qu'il te faut prendre tout ce que les gens peuvent t'apporter et faire un tri avec ce que tu préfères toi...

Pour PJ47 la vidéo est je pense assez lourde mais je vais quand même essayer... Pour les 24h en Tabasco je te raconterai si tu veux car c'est assez long et les romans ne sont pas mon fort... C'est plus rigolo quand tu peux imiter les têtes que l'on a fait...

--Message édité par steph... le 23-03-08 à 09:02:30--

Stéph
25-03-2008 à 09:14:33
Eh bien tu nous raconteras ça une autre fois. Je connais l'histoire du petit trou qui remplissait d'eau le bateau mais pas le reste ;)

On s'est entrainé ce we c'était froid et un peu humide Lundi, mais ca va, dimanche vent trés irrégulier en force et en direction, on a pris quelques bonnes bourrasques, le spi est resté dans son sac personne n'avait envie d'aller se baigner. Hier vent plus régulier on à pu travailler l'envoi du spi :)

A+ Pierre-Jean

25-03-2008 à 09:17:32
A Saint Nicolas,
Le samedi il y avait Patrick, Andrew, Alain Liennard, Georges et Daniel...
Le dimanche et lundi il n'y avait personne pour chercher les oeufs sur le plan d'eau...


Stéph
20-11-2014 à 15:14:10
Je remercie d'avance tout ce qui ont veillé sur le bon et merveilleux déroulement de ce blog. Surtout continuez ainsi. Encore merci.
Amicalement


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